Le travail d’analyse propose, pour ainsi dire, d’aller plus loin dans le processus de restauration et d’amélioration significative de la vie et de l’acte de vivre, car il comprend que la souffrance humaine n’est pas un simple malheur qui nous tombe dessus au hasard, mais qu’il décrit beaucoup plus ce que nous sommes en tant que sujets, notre maturité en tant qu’individus et nos relations avec les autres et avec ce qui est réel dans la vie.
Le travail analytique s’oppose au modèle standardisé d’une formule condensée de santé mentale, qui conduit naturellement à un lien social qui cherche toujours un moyen de se compléter. Cela conduit à l’effacement de notre singularité humaine en transformant l’inachevé, ou le manque, en grave transgression, nourrissant ainsi des affections telles que la tristesse, la culpabilité et le désespoir.
Le travail analytique transpose les paradigmes habituels et élargit l’horizon de la conscience à une plus grande clarté sur notre véritable vocation, nos désirs réels et nos passions authentiques, transcendant ainsi une éthique d’adaptation aux bons standards, ouvrant la voie pour constituer une joie indivisible. L’importance de ce travail est encore plus présente aujourd’hui, comprise par le fait que nous vivons une époque de profonde révolution sociale, qui a été constituée par une déstructuration des précédentes orientations verticales établies, reliées par un océan de possibilités, qui a provoqué une immense lâcheté généralisée.
Le travail d’analyse est composé par l’exercice d’une présence réelle qui indique une éthique du désir, qui parie qu’il est possible d’avoir un lien social qui n’est pas marqué par la morale et la culpabilité, mais par l’amour véritable, qui tend à placer le sujet devant la possibilité concrète de choisir, de prendre la responsabilité de son choix et de le faire exister dans le monde. Cela établit le sens authentique de la réussite, dans une singularité reconnue uniquement dans les œuvres d’art.
